Au premier trimestre 2022, la masse salariale nominale versée dans le canton par les employeurs (sans indemnités de réduction d'horaire de travail - RHT) augmente de 4,2 % par rapport au trimestre précédent (résultat corrigé des variations saisonnières). En un an, par rapport au premier trimestre 2021, elle s'accroît de 9,4 %.
Parallèlement, l'indice genevois des prix à la consommation progresse sensiblement. Ainsi, la masse salariale réelle s'accroît de 3,5 % en un trimestre (résultat corrigé des variation saisonnières) et de 7,6 % en un an.
Il s'agit de la plus forte hausse trimestrielle et annuelle depuis le début de la série en 2011 à l'exception du troisième trimestre 2020, lorsque l'économie genevoise sortait du premier confinement de la pandémie de Covid-19. La masse salariale nominale bondissait alors de 8,9 % en un trimestre (+ 13,2 % en un an).
Plusieurs hypothèses peuvent être avancées pour expliquer l'évolution marquée de la masse salariale au premier trimestre 2022.
Premièrement, la reprise conjoncturelle après la crise de Covid-19 va de pair avec une forte progression de l'emploi. Ce dernier a atteint son plus bas niveau au premier trimestre 2021 et n'a cessé d'augmenter depuis lors. Par ailleurs, le recours aux indemnités de réduction de l'horaire de travail (indemnités RHT) a fortement diminué en un an, ce qui contribue à l'accroissement de la masse salariale à la charge des employeurs.
Deuxièmement, la hausse des salaires nominaux peut être accentuée par la progression des prix à la consommation, notamment par le mécanisme d'indexation. En effet, depuis le deuxième trimestre 2021, on assiste à un renchérissement sensible.
Troisièmement, nombre d'entreprises ont pour habitude de verser des prestations salariales variables (bonus) durant le premier trimestre. Potentiellement, le retour à une bonne conjoncture après deux ans caractérisées par une forte incertitude favorise des paiements plus importants au printemps 2022.
Autres conséquences de la forte reprise, le montant des indemnités de chômage fléchit de 9,3 % en un trimestre (- 20,9 % en un an) et les indemnités RHT sont près de 10 fois inférieures à leur niveau d'il y a un an. Ainsi, en un an, la masse salariale perçue par les salariés (y compris indemnités RHT) progresse de 7,1 % en termes nominaux (+ 5,3 % en termes réels) et l'agrégat composé de la masse salariale (y compris indemnités RHT) et des indemnités de chômage s'accroît de 6,6 % en termes nominaux (+ 4,8 % en termes réels).