Une nouvelle définition statistique de l’espace à caractère urbain a été développée par l’Office fédéral de la statistique (OFS) en 2012.
Une agglomération est un groupe de communes totalisant plus de 20 000 habitants (y compris nuitées dans l’hôtellerie converties). Elle peut être transfrontalière.
Une agglomération se compose en général d’un centre d’agglomération et d’une couronne d’agglomération. Chaque centre d’agglomération comprend une zone centrale d’un seul tenant composée de cellules de 300 × 300 m et présentant une densité d’au moins 500 habitants et emplois par km2 (habitants + emplois + nuitées dans l’hôtellerie converties = HEN). La zone centrale doit compter au moins 15 000 HEN en termes absolus. Elle doit en outre comprendre un noyau à densité élevée, comptant plus de 2 500 HEN par km2 et d’une taille minimale de 5 000 HEN. Les communes dont plus de 50 % des HEN se trouvent dans une zone centrale sont qualifiées de communes-centre d’agglomération. Les différentes communes d’une zone centrale forment ensemble le centre de l’agglomération.
Les centres principaux et les centres secondaires (satellites) d’agglomération sont distingués. Les centres secondaires présentent les mêmes caractéristiques que les centres principaux, mais ils comportent une forte proportion de pendulaires (au moins 26,67 %) qui les relie d’un point de vue fonctionnel à un centre plus important (centre principal). Les centres principaux et leurs centres secondaires appartiennent à la même agglomération. Les centres limitrophes qui sont comparables du point de vue de leur population et du nombre d’emplois sont regroupés en un seul centre d’agglomération. La ville-centre d’une agglomération correspond à la commune-centre qui présente la plus haute valeur de HEN.
Font partie de la couronne d’agglomération toutes les communes qui sont reliées au centre d’un point de vue fonctionnel. Une commune est considérée comme faisant partie d’une couronne d’agglomération lorsque plus d’un tiers des personnes occupées qui y résident travaillent dans les communes-centre d’une même agglomération.
En Suisse, selon l'Office fédéral de la statistique, une agglomération remplit les conditions suivantes :
- c'est un ensemble d'au minimum 20 000 habitants, formé par la réunion des territoires de communes adjacentes.
- toute agglomération possède une zone centrale qui est formée d'une commune-noyau et, suivant le cas, d'autres communes qui remplissent les conditions suivantes : elles doivent compter 2'000 emplois ou plus et le quotient du nombre des personnes travaillant sur leur territoire par celui des personnes actives occupées y résidant doit être supérieur ou égal à 0,85. En outre, ces communes doivent, soit former une zone bâtie continue avec la commune-noyau ou avoir une frontière commune avec elle, soit y envoyer travailler au minimum un sixième de leur population active occupée.
- une commune n'appartenant pas à la zone centrale sera rattachée à l'agglomération si, au minimum, un sixième de sa population active occupée résidante travaille dans la zone centrale définie précédemment et si, au minimum, trois des cinq conditions figurant ci-dessous sont remplies :
- il doit exister un lien de continuité de la zone bâtie entre une telle commune et la commune-noyau de l'agglomération. En d'autres termes, il ne doit pas y avoir de zone non bâtie (terres agricoles ou forêts) dépassant deux cents mètres;
- la densité combinée habitants/emplois par hectare de surface d'habitat et d'agriculture (sans les alpages) doit être supérieure à 10;
- la population doit s'être accrue de plus de dix points de pour cent par rapport à la moyenne nationale au cours des dix dernières années (le critère n'est valable que pour les communes qui ne font pas encore partie d'une agglomération ; pour les autres, il sera considéré comme acquis indépendamment du taux atteint);
- au minimum, un tiers de la population active occupée résidante doit travailler dans la zone centrale. Pour les communes jouxtant deux agglomérations, cette condition sera également remplie si 40 % au moins de leur population active occupée résidante travaille dans les deux zones centrales, dont au minimum un sixième dans l'une et l'autre;
- la proportion de personnes résidantes travaillant dans le secteur primaire ne doit pas dépasser le double de la moyenne nationale.
Liste des communes appartenant à l'agglomération genevoise
En 2000, sur la base des résultats du recensement fédéral de la population, l'agglomération genevoise comprend 131 communes, dont 57 communes françaises.
Communes genevoises (42 en tout) :
Aire-la-Ville, Anières, Avusy, Bardonnex, Bellevue, Bernex, Carouge, Cartigny, Céligny, Chancy, Chêne-Bougeries, Chêne-Bourg, Choulex, Collex-Bossy, Collonge-Bellerive, Cologny, Confignon, Corsier, Genève, Genthod, Le Grand-Saconnex, Gy, Hermance, Jussy, Laconnex, Lancy, Meinier, Meyrin, Onex, Perly-Certoux, Plan-les-Ouates, Pregny-Chambesy, Presinge, Puplinge, Satigny, Soral, Thônex, Troinex, Vandoeuvres, Vernier, Versoix, Veyrier.
Seules trois communes n'appartiennent pas à l'agglomération genevoise : Avully, Dardagny et Russin.
Communes vaudoises (32 en tout) :
Arnex-sur-Nyon, Arzier, Bassins, Bogis-Bossey, Borex, Chavannes-de-Bogis, Chavannes-des-Bois, Chéserex, Coinsins, Commugny, Coppet, Crans-près-Céligny, Crassier, Duillier, Dully, Eysins, Founex, Genolier, Gingins, Givrins, Gland, Grens, Mies, Nyon, Prangins, La Rippe, Saint-Cergue, Signy-Avenex, Tannay, Trélex, Le Vaud, Vich.
A l'exception de Begnins, toutes les communes du district de Nyon appartiennent à l'agglomération genevoise, ainsi que Dully (district de Rolle).
Communes françaises de l'Ain (17 en tout) :
Cessy, Chevry, Crozet, Divonne-les-Bains, Echenevex, Ferney-Voltaire, Gex, Grilly, Ornex, Prévessin-Moëns, Saint-Genis-Pouilly, Saint-Jean-de-Gonville, Sauverny, Segny, Sergy, Thoiry, Versonnex.
Communes françaises de la Haute-Savoie (40 en tout) :
Ambilly, Andilly, Annemasse, Archamps, Arthaz-Pont-Notre-Dame, Ballaison, Beaumont, Bonneville, Bons-en-Chablais, Bossey, Chens-sur-Léman, Collonges-sous-Salève, Cranves-Sales, Douvaine, Etrembières, Feigères, Fillinges, Gaillard, Jonzier-Epagny, Juvigny, Loisin, Lucinges, Machilly, Marcellaz, Messery, Monnetier-Mornex, Nangy, Neydens, Pers-Jussy, Presilly, Reignier, Saint-Blaise, Saint-Cergues, Saint-Julien-en-Genevois, Valleiry, Veigy-Foncenex, Vers, Vetraz-Monthoux, Ville-la-Grand, Viry.
Depuis 2006, plusieurs villes suisses participent au projet City Statistics, anciennement Audit urbain. Ce relevé de données statistiques est mené par Eurostat, en collaboration avec les instituts statistiques nationaux.
Ce projet vise à produire des indicateurs couvrant la plupart des aspects liés à la qualité de vie tels que démographie, logement, santé, marché du travail, éducation, environnement, dans les villes de l’UE, de Norvège, de Suisse et de Turquie. La disponibilité des données varie d’un sujet à l’autre car ces statistiques sont uniquement fournies sur une base volontaire, aucune législation européenne ne régissant leur collecte.
Les données sont recueillies non seulement à l'échelon de la Ville-centre (commune politique) mais également à celui du quartier et de l'agglomération.
Pour que la vision de Genève soit complète, City Statistics inclut, depuis l’exercice 2003-2006, la partie française de l’agglomération genevoise dans son observation. L’agglomération bâloise, qui s’étend quant à elle à la fois sur le territoire français et le territoire allemand, est elle aussi observée depuis l’exercice 2007-2009 dans une perspective transfrontalière.
Depuis 2016, les périmètres des agglomérations transfrontalières de Bâle et Genève correspondent aux périmètres définis dans le cadre de la nouvelle définition des agglomérations de l'OFS (2012). Le périmètre genevois compte 200 communes (dont 88 en territoire suisse et 112 en territoire français), le périmètre bâlois 203 (dont 107 en territoire suisse, 72 en territoire français et 24 en territoire allemand).
Pour en savoir plus :
Office fédéral de la statistique : domaine
City Statistics (Audit urbain)
https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/themes-transversaux/city-statistics.html
Eurostat :
Cities (Urban Audit)
http://ec.europa.eu/eurostat/web/cities
Utilisant, pour l’essentiel, les résultats des recensements fédéraux de la population de 1990 et 2000, l’Office fédéral de la statistique (OFS) a réalisé, conjointement avec l’Institut de géographie de l’Université de Zurich, une étude destinée à décrire les disparités spatiales en Suisse.
A partir d’une vingtaine de caractéristiques socio-culturelles, quatre indices ont été créés pour cerner et synthétiser ces disparités :
- L’indice de statut social est calculé à partir de données sur le niveau de formation, la position dans la profession et le revenu net. Il est d’autant plus élevé que la part de la population ayant atteint les niveaux de formation et les positions professionnelles les plus élevés, et appartenant aux catégories de revenu les plus hautes, est grande.
- L’indice d’individualisation est établi à partir du type de ménage (personne seule, présence ou non d’enfants, etc.) et du modèle familial (famille monoparentale, activité des mère ou père de famille à plein temps ou temps partiel, etc.). Il est d’autant plus élevé que la part de la population dont le mode de vie s’écarte du mode de vie bourgeois traditionnel (père de famille actif, mère de famille sans activité professionnelle) est grande.
- L’indice d’allophonie est élaboré en comparant toutes les langues que parle une personne avec celle en usage dans le lieu où elle habite. Il mesure la part de la population qui connaît des difficultés d’intégration en raison de la connaissance insuffisante de la langue locale. Il est d’autant plus élevé que cette part de la population est grande.
- L’indice de vieillissement met en rapport la part des personnes à la retraite et celle de jeunes et d’enfants. Il mesure le vieillissement de la société. Il est d’autant plus élevé que la part de la population âgée de 65 ans ou plus est grande par rapport à celle des jeunes de moins de 20 ans.
Afin d’assurer la comparabilité, chaque indice a été étalonné à la valeur à l’échelon national, elle-même définie à 50 pour l’année 2000.