Ce module a comme objectif de réunir un choix cohérent d’indicateurs en lien avec la problématique de l’(in)égalité entre femmes et hommes en proposant des graphiques et de brefs commentaires. L’approche transversale permet de traiter des thématiques variées.
Les indicateurs sont sélectionnés et commentés par l’Office cantonal de la statistique (OCSTAT), dans le respect de la charte de la statistique publique de la Suisse. Afin d’élargir l’horizon au-delà des aspects purement statistiques, un paragraphe appelé « Enjeu » clôt chaque thème. Ces paragraphes sont rédigés par le Bureau de promotion de l'égalité et de prévention des violences (BPEV), qui possède la maîtrise des sujets liés à l’égalité ainsi que la légitimité pour en évoquer les enjeux et perspectives. Ils relèvent de la seule responsabilité du BPEV.
Les femmes représentent 52 % de la population du canton de Genève à fin 2023. Les naissances de garçons sont pourtant plus nombreuses ; en 2023, dans le canton, 109 garçons sont nés pour 100 filles. Comme les personnes de sexe masculin meurent plus rapidement que celles de sexe féminin, y compris parmi les enfants, l’écart observé à la naissance entre les sexes tend à diminuer avec l'âge. Le point de bascule intervient autour de 18 ans et les femmes sont alors plus nombreuses que les hommes. L’écart va en s’accentuant pour culminer parmi les personnes les plus âgées. Les femmes représentent par exemple 62 % des personnes âgées de 80 ans ou plus. Leur part passe à 86 % parmi les centenaires.
Source : OCSTAT - Statistique cantonale de la population
Source : OFS - Statistique du mouvement naturel de la population - ESPOP de 1982 à 2009 - STATPOP à partir de 2010
Les femmes vivent en moyenne plus longtemps que les hommes. L'espérance de vie à la naissance des femmes est de 87,1 ans en 2023, alors qu'elle est de 82,8 ans pour les hommes. Cet écart tend toutefois à se réduire : de 7,3 ans en 1982, il est passé à 4,3 ans en 2023.
Au début des années 1970, la fécondité, exprimée en nombre d’enfants par femme, se replie dans le canton. Elle passe de 1,49 à 1,21 enfant entre 1971 et 1976. Elle remonte ensuite à la fin des années 1980 et reste relativement stable durant les décennies suivantes. La fécondité atteint un plafond de 1,48 enfant par femme en 2017, mais chute ensuite et atteint 1,23 en 2023.
Parallèlement, l'âge moyen des mères à la naissance de leur(s) enfant(s) croît : il passe de 28 ans au début des années 1970 à 34 ans en 2023. L’âge moyen des pères est supérieur à celui des femmes. Comme il suit la même tendance, l’écart se maintient. Il est fixé à 3 ans depuis 2007.
Source : OCSTAT - Statistique cantonale de la population / OFS - Statistique du mouvement naturel de la population
Cet encart est rédigé par le Bureau de promotion de l'égalité et de prévention des violences.
Ces éléments démographiques de la diminution du nombre d'enfants par femme, ainsi que de l'augmentation de l'âge moyen des mères à la naissance de leur premier enfant évoluent parallèlement à la transformation du rapport au travail rémunéré des femmes. Un autre élément à lire en parallèle de cette évolution démographique est la part croissante des femmes dans des processus de formation. Ainsi, une durée d'étude plus longue et une plus grande insertion dans la vie professionnelle repousse l'âge du premier enfant et le nombre d'enfants par femme.
La baisse de la natalité et la réduction du nombre d'enfants par femme ne représentent pas un obstacle pour l'égalité entre les femmes et les hommes. Cependant, ces tendances peuvent être symptomatiques d'une organisation de nos sociétés qui concilient encore mal les vies familiales et professionnelles. Trop souvent, les femmes doivent ainsi choisir entre leur famille et leur carrière. L'Etat encourage les entreprises à prendre des mesures en faveur de la conciliation des vies (horaires flexibles, encouragement du temps partiel au masculin, crèches d'entreprises, etc.) et lutte contre les représentations stéréotypées qui attribuent traditionnellement le rôle parental et domestique principalement aux femmes.
Par ailleurs, l'initiative 184, acceptée en juin 2023 par le peuple et octroyant un congé parental de 24 semaines à partager entre les deux parents, sera mise en œuvre prochainement, une fois la loi fédérale sur les allocations perte de gain révisée.
En savoir plus sur les prochaines étapes de la mise en oeuvre du congé parental
Les différences entre les sexes relatives au niveau de formation se réduisent au fil du temps. Parmi l’ensemble de la population âgée de 25 ans ou plus, la part des femmes ayant achevé une formation de niveau tertiaire (formation et école professionnelles supérieures, université, haute école) passe de 37 % en 2012 à 45 % en 2022. Le constat est similaire pour les hommes mais dans une moindre mesure : 44 % en 2012, contre 46 % en 2022. En d’autres termes, en 2022, il n’y a plus de différence significative entre les sexes relative au niveau de formation.
(1) Les valeurs sont des estimations qui contiennent une marge d’erreur représentée sous la forme d’un intervalle de confiance (IC) à 95 %.
Source : OFS / OCSTAT - Relevé structurel
Source : OFS - Statistique de la formation professionnelle initiale (SBG-SFPI)
Le degré secondaire II se compose de deux grands axes. D’une part la formation professionnelle initiale qui débouche sur l’obtention d’un certificat fédéral de capacité (CFC) ou d’une attestation fédérale de formation professionnelle (AFP). D’autre part, les formations générales qui regroupent les programmes menant à la maturité (gymnasiale, professionnelle et spécialisée) ainsi qu’une formation de culture générale. Les formations transitoires et complémentaires complètent l’offre du secondaire II.
Au cours de l'année scolaire 2022/23, parmi les élèves fréquentant une filière du degré secondaire II, les filles sont proportionnellement moins nombreuses à suivre une formation professionnelle initiale que les garçons : respectivement 24 % et 38 %. Ces proportions ont diminué par rapport à 2012/13 quel que soit le sexe, mais de manière moins importante parmi les filles.
Parmi les dix principaux domaines de la formation professionnelle initiale, le « travail social et orientation » est celui qui concentre la plus grande part de filles (68 %). Cette proportion est toutefois en baisse par rapport à 2013 (- 3 points). Dans d’autres domaines de formation, la part de filles augmente fortement entre 2013 et 2023, même si elles restent minoritaires. C'est notamment le cas pour « l'architecture et l'urbanisme » (42 % de filles en 2023, contre 27 % en 2013) et « l'horticulture » (22 %, contre 15 %). Les filles restent rares dans certaines formations. En 2023, elles représentent moins de 7 % des effectifs dans les filières de « l’électricité et énergie », de la « construction et génie civil » ainsi que celle liée aux « véhicules à moteur ».
Les femmes sont surreprésentées parmi les secrétaires ainsi que dans certaines professions liées à la santé, au social ou à l'enseignement. A l'inverse, elles sont proportionnellement peu nombreuses dans les métiers de l’agriculture, de l’information ou de l’industrie.
Source : OFS / OCSTAT - Relevé structurel
Cet encart est rédigé par le Bureau de promotion de l'égalité et de prévention des violences.
La surreprésentation des filles et des femmes dans les formations et métiers des soins et des services à la personne (care) et la surreprésentation des garçons et des hommes dans les formations et professions techniques sont les conséquences d'une vision stéréotypée, encore largement répandue, des hommes et des femmes et d'une répartition du travail qui reste profondément genrée.
Dans l'optique d'aller vers une société plus égalitaire, dans laquelle les individus sont libres d'exercer le métier souhaité et de s'accomplir pleinement en s'affranchissant des obstacles dressés par les stéréotypes de genre, une distribution paritaire dans les différents domaines professionnels est cruciale. Le Conseil d'Etat affiche sa volonté d'atteindre une distribution égalitaire dans les différentes filières de formation. Le plan d'action de promotion d'une représentation équilibrée des sexes dans les filières MINT (mathématiques, informatique, sciences naturelles et technique) 2018-2023 a souligné les avancées réalisées et les domaines dans lesquels des efforts restent à fournir, notamment dans certaines filières professionnelles techniques et de la construction où les étudiantes sont encore largement absentes. Un nouveau plan d'action est en cours d'élaboration pour la législature actuelle. Celui-ci intégrera les filières MINT ainsi que les filières de la santé et du social, où les jeunes hommes demeurent minoritaires.
Parallèlement, l'Etat s'engage en faveur de la promotion de l'égalité à tous les niveaux d'enseignement de l'instruction publique par le biais de production et diffusion de matériel pédagogique sous la forme d'expositions itinérantes ou de brochures, du soutien de projets d'associations ou d'organisation de journées thématiques. Le canton participe également chaque année à l'organisation de la journée Futur en tous genres durant laquelle des jeunes se font une idée pratique des métiers et des domaines d’activité dans lesquels leur genre est sous-représenté.
En savoir plus sur l'encouragement à l'égalité dans la formation et l'orientation professionnelle
L'écart en termes de taux d'activité se réduit entre les sexes depuis 1970 mais la participation des femmes au marché du travail demeure inférieure à celle des hommes. Le taux d’activité des hommes est orienté à la baisse tout au long de la période, alors que celui des femmes est en augmentation jusqu’en 2000, quand il devient plutôt stable. L’écart de taux d’activité s’établit à 9,4 points de pourcent en 2022 (11,7 points en 2011). En 2022, le taux d’activité s’établit à 55,7 % pour les femmes et à 65,1 % pour les hommes.
La population active comprend les personnes qui exercent une activité rémunérée ainsi que les personnes à la recherche d'un emploi. Par symétrie, la population non active est composée de l’ensemble des personnes qui ne font pas partie de la population active. Elle comprend essentiellement les personnes au foyer, les personnes en formation et les retraités.
Le taux d’activité représente la part des personnes faisant partie de la population active par rapport à l’ensemble de la population de 15 ans ou plus.
Source : OFS - Recensements fédéraux de la population / Relevé structurel
Source : OFS / OCSTAT - Relevé structurel
Le temps partiel (moins de 90 %) est nettement plus répandu parmi les femmes que parmi les hommes. Pour les femmes, il s’établit à 45 % de la population active occupée et à 17 % pour les hommes. Ainsi, en 2022, 55 % des femmes actives occupées travaillent à plein temps, alors que 83 % des hommes actifs sont dans ce cas. Par rapport à 2010, alors que la proportion de femmes actives occupées à plein temps est restée similaire, celle des hommes a baissé (87 % en 2012).
En 2018-2022, au sein des couples de personnes âgées entre 18 et 65 ans avec ou sans enfant, les cas où la femme a un taux d’activité supérieur à son conjoint sont minoritaires. Ainsi, dans 14 % des couples l’homme travaille à plein temps et la femme est au foyer, alors que l’inverse n’est vrai que dans 2 % des couples (l’homme est au foyer et la femme travaille à plein temps). De même, dans 25 % des couples, l’homme travaille à plein temps et la femme à temps partiel. Le cas inverse (l’homme travaille à temps partiel et la femme à plein temps) ne concerne que 3 % des couples dans le canton de Genève. Le modèle le plus fréquent est celui où les deux conjoints travaillent à plein temps (28 % des couples).
Source : OFS / OCSTAT - Relevé structurel
(1) Les valeurs sont des estimations qui contiennent une marge d’erreur représentée sous la forme d’un intervalle de confiance (IC) à 95 %.
Source : OFS - Enquête sur les familles et les générations
Dans la majorité des couples genevois (tout âge confondu), ce sont les femmes qui accomplissent principalement les tâches domestiques au sein du ménage (56 %). Dans 36 % des couples, les tâches sont réparties de manière équilibrée entre les deux partenaires. Les hommes s'en occupent principalement dans 7 % des cas. L’effet de génération est marqué, la part des femmes qui accomplissent principalement les tâches domestiques passant de 54 % quand elles sont âgées de 25 à 54 ans à 68 % pour les 55 à 80 ans.
Quand les deux conjoints sont âgés de 25 à 54 ans, les femmes accomplissent principalement les tâches domestiques au sein du ménage dans 53 % des cas. Dans 41 % des cas, les tâches sont accomplies par les deux partenaires et dans 6 % des cas principalement pas l’homme. La présence d'enfant(s) dans le ménage influe sur la répartition des tâches dans le couple. Quand les couples ont au moins un enfant de moins de 25 ans, les femmes se chargent plus souvent des tâches domestiques (58 %) que dans les couples sans enfant (39 %). Dans tous les cas, la part des ménages où l’homme accomplit principalement les tâches domestiques est faible (inférieure à 8 %).
Cet encart est rédigé par le Bureau de promotion de l'égalité et de prévention des violences.
Les statistiques présentées montrent la persistance des modèles genrés dans l'organisation des vies professionnelles et domestiques dans le canton de Genève. Aujourd'hui encore, les modèles de couple hétérosexuel les plus fréquents sont ceux où l'homme travaille plus que la femme, la femme travaille à temps partiel ou ne travaille pas et s'occupe plus fréquemment des tâches domestiques. Cette répartition genrée entre travail domestique et travail rémunéré est par ailleurs renforcée avec l'arrivée d'enfants dans le couple.
Malgré des améliorations notables depuis les années 1970, cette répartition des tâches pèse particulièrement sur les trajectoires professionnelles des femmes, tout comme sur leurs perspectives de retraite. Ces différences impliquent de fortes disparités salariales tout au long de la vie des femmes, accentuant des formes de dépendance économique vis-à-vis de leur conjoint et constituant ainsi un véritable obstacle à leur autonomie financière et à leur sécurité à court et long terme.
L'Etat s'efforce de changer les représentations traditionnelles qui attribuent le rôle parental et domestique principalement aux femmes. Il mène des actions pour promouvoir l'égalité dans le monde du travail en se concentrant sur plusieurs aspects clés : l’égalité salariale, la conciliation des vies professionnelles et familiales, la représentation équilibrée aux postes à responsabilité, ainsi que la prévention du harcèlement sexuel et des discriminations liées au sexe ou à la maternité (recrutement, promotion, formation, licenciement abusif, etc.).
Le BPEV met à disposition du grand public et des entreprises la plateforme ÉGALITÉ : AU TRAVAIL ! Ce site a pour vocation de valoriser, d'informer et d'échanger sur les bonnes pratiques pouvant être mises en place dans les entreprises pour promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes et encourager une meilleure articulation des vies professionnelle et privée dans le monde du travail.
D'autre part, les collectivités publiques et les acteurs privés s'engagent également pour un meilleur accès aux structures d'accueil d'enfants d'âge préscolaire. Entre 2010 et 2023, 44 nouvelles crèches ont été créées dans le canton, faisant passer l'offre d'accueil de 25 places pour 100 enfants en 2010 à 38 places pour 100 enfants en 2023 (ge.ch | Accueil préscolaire : données statistiques 2023).
En savoir plus sur concilier sa vie professionnelle et sa vie privée
Source : OFS - Enquête sur la structure des salaires
En 2022, le salaire net moyen des femmes (soit le salaire effectivement perçu par la personne salariée) est 27,0 % plus bas que celui des hommes. Ce chiffre varie beaucoup selon le segment de la distribution salariale. Les écarts sont nettement plus grands dans les extrémités qu’au milieu de la distribution. Dans le bas de la distribution, l’écart entre les sexes s’explique avant tout par le fait que les femmes travaillent plus souvent à temps partiel que les hommes. Dans le haut de la distribution, l’écart s’explique par la surreprésentation des hommes parmi les très hauts salaires.
L'analyse des salaires bruts standardisés à plein temps (40 heures de travail par semaine, y compris cotisations sociales, indemnités, 1/12 du treizième salaire et 1/12 des prestations non périodiques versées durant l’année) permet de faire abstraction de l'effet du taux d'occupation. Le salaire brut moyen des femmes est de 15,6 % inférieur à celui des hommes (respectivement 10 136 et 8 553 francs). En prenant la médiane (voir définition), l’écart passe à 2,7 %. Si les écarts dans le bas de la distribution se réduisent logiquement du fait de l’absence des effets du taux d’activité, ils demeurent élevés dans le haut de la distribution.
Dans une publication diffusée en 2024, l'OCSTAT a identifié les sources de l'écart salarial entre les sexes. Le principal facteur explicatif est que les femmes et les hommes ne reçoivent pas le même traitement salarial à caractéristiques égales. Le traitement salarial est particulièrement inégalitaire en l'absence de compétences et d'expérience professionnelles. Le deuxième facteur est lié au fait que les femmes et les hommes se distinguent par leurs profils (définis entre autres par les types de professions, la position professionnelle et le niveau de formation). Il s’avère notamment que les femmes travaillent moins souvent dans des branches avec des salaires élevés et qu'elles sont moins nombreuses à occuper une fonction de cadre.
La médiane correspond à la valeur pour laquelle la moitié des observations lui sont inférieures ou égales, l'autre moitié supérieures ou égales. Le premier quartile sépare les 25 % des salariés les moins bien rémunérés du reste. Inversement, le troisième quartile indique la limite entre les 25 % les mieux payés et les autres. Sur le même principe, les déciles partagent la distribution en dix groupes d’effectifs égaux. Le premier décile est la valeur qui sépare des autres les 10 % des données avec les valeurs les plus basses. Et ainsi de suite jusqu’au neuvième décile, qui est la valeur qui indique la limite entre les 10 % des données avec les valeurs les plus élevées et les autres 90 %.
Dans l’analyse des salaires, la médiane est souvent préférée à la moyenne arithmétique car elle permet de réduire l’effet des valeurs extrêmes. Lorsque les valeurs sont distribuées de manière symétrique, la moyenne arithmétique coïncide avec la médiane. Lorsque les valeurs extrêmes sont élevées (dans le cas des salaires, par exemple), la moyenne arithmétique dépasse la médiane.
Le montant mensuel médian des nouvelles rentes AVS est très légèrement plus élevé pour les hommes que pour les femmes : 1 790 francs pour les hommes, contre 1 780 francs pour les femmes. L'écart est en revanche important pour les rentes de vieillesse de la prévoyance professionnelle (2e pilier), avec des rentes médianes de 2 680 francs pour les hommes et de 1 880 francs pour les femmes. Les prestations en capital de la prévoyance professionnelle et celles du pilier 3a suivent le même schéma : les montants perçus par les hommes sont plus élevés.
Ces écarts entre hommes et femmes peuvent s'expliquer notamment par les différences de parcours professionnels (interruption de l’activité professionnelle ou travail à temps partiel pour des raisons familiales plus fréquent pour les femmes). L'écart salarial entre hommes et femmes se traduit directement par un écart dans les prestations de la prévoyance professionnelle.
Source : OFS - Statistique des nouvelles rentes (NRS), STATPOP, version 24.11.2023
Depuis 2012, le taux de chômage annuel moyen demeure plus bas pour les femmes que pour les hommes. L’écart reste cependant faible et n’excède jamais 0,2 point. En 2023, il se fixe à 3,7 % pour les femmes contre 3,8 % pour les hommes.
La différence est plus marquée si l’on prend les effectifs de chômeurs selon le sexe : il y a nettement moins de femmes que d’hommes inscrits au chômage. Cependant, comme la population active féminine est inférieure à celle des hommes, au final, les taux de chômage selon le sexe sont relativement proches.
Source : SECO
Le taux de chômage, calculé par le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO), est le rapport entre le nombre de chômeurs inscrits dans un office régional de placement et le nombre de personnes actives. La population active comprend les personnes qui exercent une activité rémunérée ainsi que les personnes à la recherche d'un emploi.
(1) Les valeurs sont des estimations qui contiennent une marge d’erreur représentée sous la forme d’un intervalle de confiance (IC) à 95 %.
Source : OCSTAT - Statistique cantonale du revenu et de la fortune des ménages
Le taux de risque de pauvreté en termes de revenu atteint 19,1 % dans le canton de Genève en 2017-2019. Il est plus élevé pour les personnes vivant dans des familles monoparentales qu’au sein des autres types de ménages. Le taux de risque de pauvreté est plus important pour les membres de ménages de mère seule avec enfants (31 %) que pour ceux vivant dans un ménage de père seule avec enfants (23 %). En outre, les ménages monoparentaux concernent surtout les femmes, les mères étant 5 fois plus nombreuses que les pères à s’occuper seule de leurs enfants.
En dehors des familles monoparentales, il n’y a pas de différence significative en termes de risque de pauvreté entre les femmes et les hommes.
Le taux de risque de pauvreté correspond à la proportion de personnes vivant dans un ménage dont le revenu, une fois pondéré selon la taille et la structure du ménage, est inférieur à 60 % du revenu médian de l’ensemble de la population.
Cet encart est rédigé par le Bureau de promotion de l'égalité et de prévention des violences.
Les stéréotypes et les représentations genrées entre travail domestique et travail rémunéré ont pour conséquence que les femmes travaillent plus souvent à temps partiel et qu'elles sont actives dans des branches féminisées souvent caractérisées par un plus faible niveau de salaire. La principale cause de l'écart salarial à taux d'occupation égal se trouve dans les inégalités de traitement salarial bien plus que les différences de profil résultant de l'insertion divergente dans le marché du travail. Les femmes sont en outre confrontées à un plafond de verre qui limite leur accès aux positions de cadre et aux classes salariales les plus élevées. En raison de ces différences, les femmes se retrouvent souvent dans une situation de dépendance économique de leur partenaire.
Comme les femmes ont des salaires plus faibles, leurs rentes de prévoyance vieillesse sont également réduites par rapport aux hommes. De manière plus globale, elles font face à un plus grand risque de pauvreté.
L'Etat s'efforce de changer les représentations traditionnelles qui attribuent le rôle parental et domestique principalement aux femmes et le rôle de principal apport financier du foyer aux hommes. Il mène des actions pour promouvoir l'égalité dans le monde du travail en se concentrant sur plusieurs aspects clés : l’égalité salariale, la conciliation des vies professionnelles et familiales, la représentation équilibrée aux postes à responsabilité, ainsi que la prévention du harcèlement sexuel et des discriminations liées au sexe ou à la maternité (recrutement, promotion, formation, licenciement abusif, etc.).
Le BPEV mène des actions de sensibilisation et d'information sur la loi sur l’égalité entre femmes et hommes (LEg) et ses enjeux, afin de garantir une meilleure compréhension et application de cette loi qui interdit notamment toute discrimination fondée sur le sexe à l’embauche, à l’attribution des tâches et à la rémunération. Le BPEV met également à disposition du grand public et des entreprises la plateforme ÉGALITÉ : AU TRAVAIL !. Ce site a pour vocation de valoriser, d'informer et d'échanger sur les bonnes pratiques pouvant être mises en place dans les entreprises pour promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes et prévenir les discriminations fondées sur le sexe, l’orientation sexuelle, l’identité et l’expression de genre dans le monde du travail.
En 2022, l’appréciation subjective de l'état de santé est bonne ou très bonne pour 86 % de la population genevoise, sans différence significative entre les femmes et les hommes. Toutefois, les femmes rapportent une moins bonne santé que les hommes. Elles sont 30 % à déclarer avoir eu des troubles physiques importants au cours des 4 dernières semaines (contre 18 % parmi les hommes). Concernant la santé psychique, les femmes sont proportionnellement plus nombreuses que les hommes à déclarer une faible énergie ou vitalité (45 % contre 33 %). De même, elles sont proportionnellement moins nombreuses à avoir un sentiment de maîtrise de la vie fort (22 % contre 33 %).
(1) Les valeurs sont des estimations qui contiennent une marge d’erreur représentée sous la forme d’un intervalle de confiance (IC) à 95 %.
Source : OFS - Enquête suisse sur la santé
(1) Les valeurs sont des estimations qui contiennent une marge d’erreur représentée sous la forme d’un intervalle de confiance (IC) à 95 %.
Source : OFS - Enquête suisse sur la santé
En 2022, les femmes ont une consommation d'alcool moins fréquente que les hommes. Elles sont 7 % à en consommer tous les jours, contre 16 % des hommes. Quel que soit le sexe, la proportion de personnes consommant quotidiennement de l'alcool a diminué par rapport à 2007 (hommes : 26 % et femmes : 13 %). Un quart des femmes fument, contre 28 % des hommes, mais cet écart n’est toutefois pas significatif.
Les hommes sont proportionnellement plus nombreux à être en surpoids ou obèses que les femmes (48 % contre 34 %). Il n'y a pas de différence significative quant à la pratique de l'activité physique : 73 % des hommes et 66 % des femmes sont considérés comme actifs. Les femmes rapportent être plus attentives à leur alimentation (63 % contre 53 %).
Au cours de la période allant de 2013 à 2022, les tumeurs, première cause de décès dans l'ensemble de la population, représentent une part plus importante des décès pour les hommes que pour les femmes (respectivement 30 % et 25 %). Concernant les maladies de l'appareil circulatoire, deuxième cause de décès de la population, ce sont les femmes qui sont proportionnellement plus touchées (23 % contre 21 %).
(1) Selon la classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé connexes, 10e révision (CIM-10), OMS.
(2) Accidents, lésions auto-infligées, agressions ou autres causes externes.
Source: OFS - Statistique du mouvement naturel de la population
Cet encart est rédigé par le Bureau de promotion de l'égalité et de prévention des violences.
Les statistiques rapportant les inégalités entre femmes et hommes en matière de santé sont en partie la conséquence de comportements genrés. L'exposition aux violences sexistes et sexuelles, au harcèlement, le poids de la charge mentale, ainsi que les insécurités économiques ont un impact plus important sur la santé psychique et le sentiment de manque de contrôle des femmes que des hommes. De la même manière, la prise en charge des femmes et la détection des maladies physiques sont souvent sous-évaluées. Par exemple, les femmes meurent plus que les hommes de maladies de l'appareil circulatoire, bien que les maladies cardiovasculaires soient plus souvent associées aux hommes. De plus, les troubles musculo-squelettiques liés à la pénibilité du travail sont mieux détectés chez les hommes que chez les femmes, malgré le fait que ces dernières travaillent également dans des secteurs marqués par une forte pénibilité, notamment dans les métiers des soins et des services à la personne (care). A l'inverse, les campagnes de sensibilisation et de dépistage du cancer du sein ont conduit à une prise en charge plus précoce de ce cancer et à une baisse de la mortalité.
L'Etat s'efforce de changer les représentations stéréotypées de genre et lutte contre les violences domestiques et liées au genre. Une société plus égalitaire et moins violente permettrait non seulement une meilleure santé pour les femmes, mais aussi une meilleure détection et une prise en charge plus efficace des maladies psychiques.
En savoir plus sur les inégalités en matière de santé chez les femmes (OFSP)
Au Grand Conseil, le nombre de femmes élues a augmenté progressivement depuis qu’elles sont éligibles, en 1961, jusqu’en 1993 (exception faite de 1981), quand elles ont dépassé pour la première fois, le tiers de la représentation (36 députées sur 100). Cette progression s’est brutalement infléchie en 2001, quand elles ont passé de 36 à 23 députées d’une législature à l’autre. Depuis lors, leur effectif s’est de nouveau orienté à la hausse, pour retrouver lors des élections de 2023 le niveau observé en 1993 et 1997 (36 députées).
Pour le Conseil d’Etat, les premières candidatures féminines datent de 1989 et la première femme a été élue en 1993. Depuis les dernières élections, en 2023, les femmes y sont pour la première fois majoritaires, avec 4 élues sur 7.
A cette exception près, la seule période où les hommes ne sont pas majoritaires concerne la délégation genevoise au sein des chambres fédérales pendant la législature 2019-2022 (7 femmes et 7 hommes élus, Conseil national et Conseil des Etats confondus).
A l’échelon communal, la part des femmes atteint 41 % de l’ensemble des élus municipaux (conseils municipaux et exécutifs) en 2020 (date des dernières élections). Il n’y a pas de différence marquée entre la part des élues aux conseils municipaux ou au sein des exécutifs (respectivement 41 % et 40 %). A noter qu’en Ville de Genève, les femmes sont majoritaires en 2020, tant à l’exécutif (3 élues sur 5) qu’au législatif (41 élues sur 80).
(1) Situation au moment de l'élection générale (sans les éventuels scrutins complémentaires).
(2) Introduction du suffrage féminin sur le plan cantonal en 1960.
(3) Introduction du suffrage féminin sur le plan fédéral en 1971.
(4) Chiffres disponibles que depuis 1991.
Source : OCSTAT / Chancellerie d'Etat
Source : Chancellerie fédérale / Chancellerie d'Etat
Depuis 2020, les femmes se sont davantage mobilisées que les hommes à 6 reprises sur un total de 14 votations fédérales ou cantonales. A titre de comparaison, au cours des 35 scrutins ayant eu lieu lors de la décennie 2010-2019, le taux de participation des femmes n'avait dépassé celui des hommes qu'à deux reprises.
En prenant le taux de participation moyen sur quatre ans, on observe une tendance à la baisse de l’écart entre les sexes depuis la période 2008-2011, même si les hommes participent plus régulièrement tout au long de la période : l’écart passe de 2,7 points en 2008-2011 (49,6 % pour les hommes et 46,9 % pour les femmes) à 0,5 point en 2020-2023 (45,8 % pour les hommes et 45,3 % pour les femmes).
Cet encart est rédigé par le Bureau de promotion de l'égalité et de prévention des violences.
La participation des femmes à la vie politique constitue un droit fondamental. Bien que leur représentation s'améliore lentement, l'égalité n'est pas encore atteinte. Les femmes rencontrent toujours de nombreux obstacles pour accéder aux sphères politiques. L'acquisition relativement récente du droit de vote et d’éligibilité – 1960 à Genève, 1971 en Suisse – explique en partie cette situation. D'autres raisons se trouvent dans le manque d'objectifs définis, la faiblesse des mesures de soutien aux carrières féminines et une politique de recrutement peu active. Même lorsque les femmes sont nombreuses, le plafond de verre persiste souvent. De plus, elles peuvent être victimes de violences et de harcèlement.
Au niveau sociétal, les femmes sont confrontées à des préjugés et à des stéréotypes sexistes, notamment une vision traditionnelle de la vie publique réservée aux hommes, ainsi qu'à des difficultés liées à la conciliation entre vie privée, professionnelle et politique, ainsi qu'aux partages des tâches éducatives et domestiques. La reproduction des stéréotypes de genre par les médias, une couverture médiatique qui privilégie trop souvent l'image personnelle par rapport aux opinions politiques, ainsi que des temps de parole déséquilibrés, exercent une forte influence sur l'opinion publique, et donc sur les résultats des élections, ainsi que sur la motivation des femmes à s'engager
Pour parvenir à une représentation égalitaire des femmes et des hommes en politique, le BPEV assure une sensibilisation de l'ensemble de la classe politique et de la population. Afin d'assister les partis politiques, le BPEV a développé un outil de conseil facilitant la définition stratégique et la mise en œuvre de méthodologies concrètes pour promouvoir l'égalité des sexes et la participation des femmes. Le BPEV est souvent consulté en tant qu'expert dans le domaine de l'engagement des femmes en politique par les partis politiques et les administrations cantonales et municipales. Il est également régulièrement auditionné par les commissions du Grand Conseil. Enfin, une sensibilisation de la population, en particulier des jeunes, aux enjeux d'une représentation équilibrée des sexes, aux obstacles spécifiques rencontrés par les femmes dans leur engagement politique et à l'histoire du suffrage féminin genevois est menée.
En savoir plus sur l'augmentation de la représentation des femmes en politique
Parmi les personnes majeures, les femmes sont nettement plus souvent victimes directes de violence domestique que les hommes (80 % contre 20 % en 2023). Pour les personnes mineures, comme pour les adultes, les filles sont plus nombreuses que les garçons à être victimes de violences, mais l’écart est moindre : 58 % des victimes directes sont des filles contre 42 % de garçons. Les victimes mineures de violences sexuelles sont à 78 % des filles.
Une victime directe de violence domestique est une personne contre laquelle s’exerce la violence, reconnue comme victime de violence domestique par les institutions du réseau de prise en charge des personnes concernées par les violences domestiques.
Source : BPEV / OCSTAT - Observatoire des violences domestiques
Source : OFS - Statistique policière de la criminalité. Etat de la base de données au 15.02.2024
Représentant 23 % des prévenus, les femmes sont nettement moins nombreuses que les hommes, quel que soit le groupe d’âges retenu.
Source : OFS - Statistique policière de la criminalité (SPC)
En 2023, 357 personnes lésées victimes de violence sexualisée ont été enregistrées par la police. Près de 9 personnes lésées sur dix sont des femmes.
La notion de violence sexualisée se base sur les éléments constitutifs des infractions. Elle regroupe les infractions qui impliquent de la violence et en particulier des actes sexuels, exercés sous forme de menace ou imposés à une personne mineure ou adulte sans consentement explicite et contre sa volonté.
Cet encart est rédigé par le Bureau de promotion de l'égalité et de prévention des violences.
Toutes les formes de violences, et particulièrement les violences domestiques et sexuelles, sont genrées et s'inscrivent dans un contexte de domination patriarcale. Les auteurs de violences sont majoritairement des hommes, tandis que les victimes de violences domestiques, sexuelles et sexualisées sont en grande majorité des femmes ou des personnes LGBTIQ+. Les statistiques disponibles n'offrent qu'une vision partielle de ce phénomène, puisqu'une partie importante des violences reste non détectée par la police ou le réseau de prise en charge des victimes et des auteurs de violences. Par ailleurs, les violences sexistes et sexuelles à caractère LGBTIQ+phobes ne sont actuellement pas répertoriées comme telles dans les statistiques nationales en matière pénale.
L'Etat entreprend de nombreuses actions pour prévenir les violences domestiques en prenant des mesures de prévention et de sensibilisation dès le plus jeune âge, en soutenant des programmes de protection et d'hébergement des victimes de violences domestiques, en assurant une meilleure prise en charge des auteurs de violence afin d'éviter la récidive, en coordonnant le réseau de prise en charge et en améliorant les connaissances sur ces violences. Le Conseil d'Etat a par ailleurs adopté un plan d'action 2023-2028 ambitieux poursuivant les actions dans ce sens. Le canton de Genève a également adopté la LED-Genre, qui charge l'Etat de mettre en œuvre des mesures afin de mieux recenser et prévenir les violences sexistes, sexuelles et LGBTIQ+phobes.
Pour en savoir plus Plan d'action 2023 – 2028 et Observatoire des violences domestiques, BPEV - Prévenir les discriminations et les violences LGBTIQ+phobes.